Je suis convaincue que nombreux sont les parents immigrants qui aspirent, avec raison à transmettre leur langue maternelle à leur belle progéniture et qui ne trouve pas l’exercice évident!
C’est quoi ma langue maternelle?
En effet, ce n’est pas toujours facile. Moi-même j’ai longtemps inscrit dans les formulaires d’immigration: langue maternelle: Français. C’était comme une évidence pour moi, puisque j’ai toujours parlé français en même temps que ma langue maternelle, mais aussi (pour ma défense ), parce qu’il y a quelques années, il n’y avait pas dans la liste des langues étrangères proposées, ma langue maternelle: le Kikongo.
La langue maternelle est donc un concept beaucoup plus complexe que simplement la langue que l’on a appris à la maison et que l’on comprend encore, selon la définition d’Immigration Canada. Selon cette définition, je n’avais donc pas tord de mentionner que le français était ma langue maternelle. Mais en même temps, mentionner seulement le français excluait automatiquement la langue africaine qui a bercé mon enfance, que je parle encore et que je comprend très bien. J’avais donc l’impression de trahir une partie de mon identité, de ma culture qui est à la fois congolaise et francophone également. afin de « réparer » cet impair, j’ai ressenti le besoin de ne pas exclure ma langue maternelle. Puisqu’elle est minoritaire en contexte québécois, c’est donc elle que j’ai choisi de mettre en avant (comme un besoin de me distinguer tout en faisant partie de la gang!).
Donc, je suis passée au fil des années de: langue maternelle : français, à langue maternelle: Autre. Précisez: Kikongo et enfin à langue maternelle: Kikongo.
La diversité linguistique, une richesse
Maintenant, il me faut transmette mon Kikongo à ma fille. Gros mandat, mais défi à relever coûte que coûte. Défi doublement complexe puisque mon conjoint et moi ne parlons pas la même langue maternelle. Mais notre motivation demeure dans la perspective de la richesse linguistique que nous voulons offrir à notre enfant.
Alors, si comme moi vous vous questionner sur la meilleure façon de procéder, est-ce que cela va perturber l’enfant d’apprendre plusieurs langues en même temps, etc. je partage avec vous cet article à propos d’un livre écrit par une orthophoniste, qui elle-même, semble-t-il, a vécu la « multiculturalité » linguistique (d’un père Congolais, mais née au Québec ): Le bilinguisme, un atout dans son jeu. Pour une éducation bilingue réussie, d’Agathe Tupula Kabola.
Blanche B. du blogue Olive et Érable en a fait un billet qui donne vraiment envie de lire ce livre pour en savoir plus sur les moyens de transmettre une langue minoritaire à un enfant qui vit déjà dans une société bilingue.